IE0042 10.48756/ined-IE0042-3051
MORISSET Amandine
2010-05-28
NADA
Version 1.0 (2011-04-06)
Version 2.0 (2021-08-25) : Mise en conformité avec le CESSDA, enrichissement des métadonnées
Enquête sur les attitudes et le comportement des Français à l'égard d'immigrants (1951)
Survey on attitudes and behaviour of French people towards immigrants
IE0042
GIRARD Alain
STOETZEL Jean
Institut national d'études démographiques
NADA
Institut national d'études démographiques
Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture
Institut national d'études démographiques
France
Attitudes
Valeurs
Relations intergroupes
Étrangers
Immigration
Immigrés
4. Migrations internationales, discrimination, intégration
Comportement social et attitudes
Égalité, inégalité et exclusion sociale
Identité culturelle et nationale
Migration
Minorités
Au début des années 50, l'Institut national d'études démographiques venait d'inscrire à son programme de travail des recherches sur les étrangers vivant en France, ainsi que sur les attitudes de la population française à l'égard de ces étrangers. Cet important travail était entrepris en liaison avec l'U.N.E.S.C.O. (département des sciences sociales sur le problème des tensions).
La France était, en effet, depuis un siècle, l'un des principaux pays européens d'immigration : constituée par des éléments divers s'étant amalgamés, elle avait accueilli une fois formée et à plusieurs reprises des travailleurs ou des persécutés. Les étrangers y étaient nombreux et la question de l'assimilation culturelle des immigrants à leur pays d'accueil était de plus en plus posée. Elle portait d'ailleurs de façon plus générale sur la nature des relations psycho-sociales qui s'établissent sur un territoire donné entre les nationaux et les immigrants : les attitudes, plus ou moins conscientes, des uns et des autres, commandent dans une large mesure leur comportement réciproque, et ce sont elles que les chercheurs se sont efforcé d'atteindre. Comment, en effet, espérer réduire des tensions latentes ou déclarées, qui se développent en grande partie dans le psychisme, sans connaître les causes qui les provoquent ?
Il était dont important d'approfondir en 1951 l'ensemble des questions que la présence d'immigrants en France soulevait pour eux-mêmes et pour la nation.
Pour cela, une première enquête (dont il est ici question) a porté sur le comportement et les attitudes des Français à l'égard des immigrants, et une autre sur l'observation de cinq groupes différents, d'une centaine de familles d'immigrants chacun, aux origines nationales distinctes.
France
Ensemble du territoire de la France
Individu
Population française de 20 ans et plus
Données d'enquête
Transversale
Institut national d'études démographiques
Non probabiliste : quota
Quotas par :
-sexe
-âge
-profession
Les enquêteurs avaient pour consigne absolue de n'interroger que des personnes de nationalité française.
Entretien en face-à-face : papier et crayon (PAPI)
L'enquêteur s'occupait de la passation du questionnaire : il lisait les questions et écrivait les réponses de l'enquêté sur le questionnaire.
Questionnaire semi-structuré
Questionnaire anonyme et semi-directif avec possibilité d'émettre un commentaire sur quelques-unes des questions. Il comprenait 20 questions numérotées en plus de celles sur les caractéristiques socio-démographiques de l'enquêté (sexe, état matrimonial, âge, nombre d'enfants, propriété, automobile, domestique, radio, profession, profession du chef de famille, résidence habituelle, nombre d'habitants et département).
Elles pouvaient être regroupées dans les thèmes suivants :
-les faits et leur représentation : le nombre d'étrangers en France, les services rendus au pays, les difficultés créées par la présence des étrangers, etc.
-les relations sociales : les sentiments à l'égard des différents peuples, les relations sociales, etc.
-la politique à suivre : le logement, l'emploi, les impôts, la mobilisation, la naturalisation, etc.
-"assimilation" et accommodation : les résultats d'ensemble, les différentes origines nationales, les facteurs d'adaptation, les mariages mixtes, la situation sociale des immigrés, leur localisation géographique, etc.
En plus du questionnaire, un dépliant avait été conçu et devait être distribué à chaque personne interrogée, qui le gardait. Il était conçu de la manière suivante :
-page 1 : titre ;
-pages 2 à 4 : pyramide des âges donnant la population de la France au 1er janvier 1951 et texte explicatif ;
-page 5 : quelques notes sur l'Institut national d'études démographiques ;
-page 6 (verso du dépliant quand il était fermé) : texte de la question 8b du questionnaire et liste de dix peuples ;
-pages 7 et 8 : calendrier de l'année 1951 ;
L'enquêteur avait le choix du moment où remettre le dépliant à l'enquêté.
Le questionnaire avait été mis au point après une expérience préparatoire et l'interview en elle-même pouvait prendre environ une vingtaine de minutes.
A l'intérieur (du questionnaire), une question présentait une liste de nationalités étrangères, parmi lesquelles figuraient les Nord-Africains. D'après les dirigeants de l'enquête, le terme d'étrangers appliqué aux Algériens était impropre, puisqu'ils jouissaient de la citoyenneté française. Mais les origines ethniques et religieuses des Nord-Africains, dans leur ensemble, étant différentes de celles des Français de la métropole, ils avaient préféré les inclure dans cette liste plutôt que de présenter leur cas isolément. D'autre part, ils n'avaient retenu dans la liste que les nationalités étrangères, dont un nombre important de ressortissants étaient déjà établis en France ou susceptibles d'y venir. Ces nationalités étrangères représentaient d'ailleurs 85% environ de l'ensemble des étrangers vivant en France lors du recensement de 1946.
Ces considérations étaient expliquées aux enquêteurs, qui avaient, le cas échéant, à en faire part aux personnes interrogées.
2463 personnes adultes de nationalité française ont été interrogées par 254 enquêteurs.
La répartition obtenue après échantillonnage était conforme dans son ensemble au plan d'enquête, offrant un échantillon réduit de la population française.
En 1951, cette dernière comptait un certain nombre de Français d'origine étrangère, soit pure, c'est-à-dire ayant deux parents étrangers, soit mixte, c'est-à-dire n'ayant qu'un seul parent étranger. Ce nombre avait été apprécié pour 1940 à 2.710.000, soit 7% de l'ensemble de la population légale en France. Si l'on excluait les jeunes de moins de 20 ans, qui ne faisaient pas partie de l'enquête, ce chiffre devait être ramené à 1.609.000, soit 5,6% de la population légale adulte. Entre 1940 et 1951, date de l'enquête, cette proportion avait dû s'accroître dans une certaine mesure. Dans l'échantillon, la proportion des Français d'origine étrangère était inférieure, 3,6%. Les enquêteurs avaient reçu comme consigne de n'interroger que des "Français" et il est possible qu'en cas de doute, ils se soient abstenus d'interroger telle ou telle personne, ce qui expliquerait cette différence.
Les Français d'origine récente se montrant plus favorables aux étrangers, cette sous-représentation ne peut avoir eu pour effet sur les résultats que de forcer très légèrement par excès certaines réactions hostiles.
Si les Français d'origine récente étaient un peu moins nombreux dans l'enquête que dans la population, la répartition par nationalité de ceux qui y étaient représentés, y compris les naturalisés, était en tout cas sensiblement la même dans l'échantillon et dans la population, les variations des pourcentages ne pouvant être considérées comme significatives, étant donnés le faible nombre de personnes interrogées comme le caractère approché des statistiques d'ensemble.
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BARON Julie
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IE0042_N
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