Titre
Enquête auprès des personnes sans domicile (1994-1995)
Informations supplémentaires sur la collecte
Dans la phase préparatoire de l'enquête, des tests de nuits ont été réalisés auprès de personnes dormant dans la rue. Le dernier de ces tests a été réalisé au cours de la période d'enquête (dans la nuit du 22 au 23 février). De type "dénombrement", ces tests ont permis de penser que pour les personnes dormant dans la rue, le nombre de celles qui n'utilisaient jamais aucune distribution de repas était faible. Ce résultat a été conforté par une série d'entretiens approfondis, menés sur une période de trois mois sur le même type de personnes.
Quatre jours ouvrés par semaine ont été tirés pour chacune des quatre semaines de l'enquête, entre le 13 février et le 10 mars 1995. Chaque centre ou lieu de distribution a été affecté à un ou plusieurs jours. Il a été exclu d'enquêter les week-ends en raison de pratiques différentes ces jours-là (séjour dans la famille ou chez des amis, par exemple).
Pour l'enquête auprès de la clientèle des services, 39 enquêteurs ont été engagés par l'Ined. Parmi eux, il y avait 18 enquêteurs appartenant déjà à un réseau d'enquêteurs (Ined, INSEE, Sofres ou autre), 12 travailleurs sociaux et enfin, 3 bénévoles d'associations (une même personne pouvant appartenir à plusieurs catégories). Les autres enquêteurs étaient des étudiants, généralement en sociologie ou anthropologie, et des chercheurs dans ces mêmes disciplines. Certains membres de l'Ined sont aussi venus à l'occasion compléter l'équipe.
Il n'y a eu aucun abandon d'enquêteur pendant la période d'entretien sur le terrain. Malgré des difficultés tenant à la fois à la complexité technique de la sélection aléatoire des enquêtés, aux conditions inconfortables d'enquête (lieux de passage, extérieur, froid, pluie, parfois scènes de violence), aux troubles du comportement de certains enquêtés (problèmes de mémoire, de compréhension, incohérence), tous les enquêteurs sont allés jusqu'au bout.
Les difficultés rencontrées au cours de la collecte ont été nombreuses :
- Certains centre tirés au sort se sont révélés après coup ne pas correspondre au champ de l'enquête (par exemple : foyers de travailleurs) ou étaient fermés à la date de l'enquête ; ils ont été remplacés par le centre suivant dans la liste ayant servi pour le tirage.
- Cinq centres (trois centres d'hébergement, deux "points-soupe") ont refusé et ont été remplacés par le suivant.
- Certains centres ont demandé un report de la date d'enquête.
- Le centre tiré, après vérification, pouvait ne pas s'adresser à la catégorie de population prévue par le critère servant à stratifier la liste des centres. Il était alors remplacé par le suivant.
- Pour certains centres, la taille (le nombre de prestations servies par jour, calculé à partir des prestations servies en une semaine) était inexacte : taille théorique ne correspondant pas à la taille réelle observée sur le terrain, taille donnée en nombre de repas servis dans les distributions itinérantes de soupe, alors qu'une même personne se sert plusieurs fois, taille en nombre de lits incluant les enfants mineurs du ménage.
- Pour des raisons d'organisation, le nombre d'enquêtes réalisées dans une unité primaire (toute en restant autour de six) a été modifié.
- Dans la partie rétrospective sur l'utilisation des services, certains centres ont été insuffisamment précisés, certaines journées mal remplies, soit par l'enquêté, soit par l'enquêteur.
- Dans certains centres de longue durée, les personnes sélectionnées aléatoirement sur la liste des chambres ne se sont pas toujours présentées et ont été remplacées d'une manière qui n'a sans doute pas été toujours aléatoire, avec l'aide des responsables des centres. Le caractère aléatoire de la sélection a pu être mal assuré dans d'autres centres.
En conséquence, ces perturbations ont tendu à biaiser l'échantillon de deux façons principales : voir le champ "Autres formes d'évaluation des données".
Les refus et les personnes n'ayant pas pu être interrogées (en raison d'un problème de langue par exemple) ont été enregistrés sur une feuille de contact prévue à cet effet. Chaque enquêteur avait pour consigne, après sélection aléatoire de la peronne à contacter, de noter avec le plus de précision possible l'issue de ce contact : questionnaire accepté, questionnaire refusé, avec les raisons invoquées pour le refus, questionnaire reporté (cas, par exemple, des personnes qui acceptent le principe de répondre mais seulement après avoir pris leur repas) avec l'issue de ce report (la personne peut ne pas se représenter ou ne pas être retrouvée, ce qui, dans certains cas, est un refus déguisé), personnes "inaptes" (c'est-à-dire avec lesquelles l'entretien est impossible à réaliser, car elles parlent une langue étrangère, sont malades, prises de boisson...) avec la raison de cette inaptitude. L'enquêteur devait aussi noter le sexe de la personne et son âge approximatif.